Musique

Des rythmiques ensoleillées et des clips engagés

#clipsdumois
Sélection clips mai 2018

Le mois de mai a regorgé de clips exceptionnels, qui ont d’ailleurs pour certains, beaucoup fait parler d’eux (Childish Gambino et son This is America en première ligne). Comme vous les avez déjà sûrement en tête, on préfère vous présenter nos autres coups de cœur – que vous avez probablement vous aussi vu passer, fin amateur de bonne musique que vous êtes – !

The Presets – Downtown Shutdown

Une chose est certaine, vous sentirez davantage l’arrivée de l’été en écoutant le dernier tube de The Presets qu’en jetant un oeil par votre fenêtre. Et pour cause, le duo sydnéen nous offre un titre survitaminé aux inspirations africaines nommé Downtown Shutdown. L’esthétisme du clip est des plus 80’s, entre montages et fondus douteux, mais met cependant en valeur la chaleureuse chorale en habit traditionnel. Certes, les épileptiques encourent surement un risque en regardant ces facéties visuelles mais l’énergie y est tellement communicative ! D’ailleurs Julian Hamilton, le chanteur, ne résiste pas et se mêle rapidement à la danse. Pour continuer la fête, on fait un tour sur leur tout dernier album fraîchement sorti ce 1er juin, HI VIZ.

Basile Di Manski – Cha$ing You

Attention, nouvel ovni musical et vidéographique de l’écurie Pain Surprises, voici Basile Di Manski ! Si les paysages idylliques et le désir d’argent (d’où la transformation orthographique de « chasing ») font partie intégrante de la vidéo accompagnant le morceau Cha$ing You, ce ne sont pas les seules thématiques abordées dans ce clip. Vous comprendrez en effet très rapidement que c’est la femme, avec un grand F, qui est mise en avant. Les courbes féminines dénudées sont semblent-elles les meilleurs endroits pour composer, se prélasser, rêvasser mais également et surtout pour pratiquer le fingerboard. Nous voici donc embarqués sur les plus belles rampes de lancement qui, on l’espère, nous emmèneront tout droit vers les prochains morceaux romanesques du jeune artiste.

Thylacine – War Dance

Un clip peut-il aussi bien représenter un morceau ? On en est peu sûr tellement les images collent au tragique thème traité par le talentueux Thylacine dans son dernier titre War Dance. La guerre en guise de fil rouge, nous voici plongé dans les différentes étapes d’une telle tragédie. Les chars s’animent et se lancent dans une chorégraphie milimétré. Les soldats mutilés s’enivrent des rythmiques électroniques et se joignent à la danse. Grâce au travail de Cyprien Clément-Delmas, producteur du mini-film, la vérité sur la guerre prend une nouvelle dimension et nous prouve, s’il en était encore nécessaire, que les soldats bien qu’entrainés, restent des hommes et en sont les premières victimes. Puissant et poignant, Thylacine nous offre cette fois, un concentré de violence magistralement maîtrisé.

Supa Dupa – Take-Off

2 EPs, 10 titres, en moins de 4 mois. Le premier Rise et le second Fall, nous offrent ce que savent faire de mieux le groupe Supa Dupa : mélanger le rap et la soul, le tout sur des sonorités jazzy. Surprenant sur le papier et terriblement efficace à l’oreille, comme le prouve leur dernier extrait Take-Off. Les voix singulières de NotaBene et Macy Lu s’entremêlent autant que les langues dans le clip. Déambulant dans la ville au volant de son taxi, la jeune chanteuse enchaîne les clients tous plus désolants les uns que les autres… jusqu’à l’arrivée du rappeur où une alchimie aussi bien musicale que charnelle semble des plus évidentes. Ce plaisir furtif et intense est mis au premier plan. Amis lyonnais, on ne manquera pas de groover sur ces notes lascives notamment au Festival Woodstower en septembre prochain où les Supa Dupa seront présents.

Batuk – Deep Ocean Deep

Le groupe Batuk nous envoie ces beats effrénés directement depuis leur Afrique du Sud natal, et nous n’avons pas fini d’entendre parler d’eux ! Comme beaucoup, vous les avez probablement découvert grâce au très rythmé et estival Move!, et bien les voici de retour avec Deep Ocean Deep dont le clip peut s’apparenter à un réel message d’alerte. Bien que les sonorités soient une fois de plus des plus entrainantes, le groupe au nom de tambour nous met en garde sur l’impacte de l’Homme sur nos océans. Pêche intensive et bien malheureusement la pollution, mettent en péril la biodiversité marine et les espèces qui y vivent. C’est ainsi la raison pour laquelle on peut y retrouver la chanteuse Manteiga, à l’origine de la vidéo, sous forme de sirène grandement boulversée et dépourvue. Comme la plupart d’entre nous.