Musique

Clips du mois // Mai

#clipsdumois
Sélection des clips du mois décortiqués par Heure Bleue.

Le mois de mai a été riche en découvertes « audiovisuelles » et une chose est sûre, ça sent de plus en plus les beaux jours. Voici la sélection mensuelle des clips à ne pas zapper : on vous annonce du loufoque, un zeste de provoc’ et de beaux messages de tolérance !

Cristobal And The Sea – Goat Flokk

C’est un énorme coup de coeur pour le retour de Cristobal And The Sea ! Le groupe aux multiples nationalités (les cinq membres sont d’origines différentes) a une fois de plus, su puiser dans cette richesse culturelle pour nous offrir un extrait aux sonorités tantôt tropicales, tantôt orientales (qui ne sont pas sans rappeler le grand Omar Souleyman). Le résultat est empli d’énergie et comme à leur habitude, le clip qui l’accompagne est tout simplement déjanté. Au milieu de paysages urbains, de drôles de personnages aux costumes douteux déambulent, se prêtant à quelques exercices sportifs et chorégraphies. Y a-t-il vraiment un sens ? Pas certain. Ce qui est sûr par contre, c’est que l’on risque de vous reparler de Cristobal And The Sea courant septembre, pour la sortie de leur nouvel album EXITOCA.

Regards Coupables – Somewhere

Regards Coupables est donc producteur de musique, mais avant cela c’est un illustrateur émérite dont le profil Instagram compte de très nombreux fans. Donc forcément, quand il s’agit de mettre en image son délicieux Somewhere, ce sont ses propres croquis, épurés et osés (voir érotiques), qui s’animent. Après une entrée en matière à la Paramount, l’artiste parisien nous a concocté un petit voyage à travers des dessins so 80’s-90’s. Des trames défilent à l’écran au rythme des sonorités électro-pop pour nous conduisent jusqu’à cette femme qui devient l’allégorie de la luxure. Le clip reste cependant plus soft que certain de ses posts Instagram qui se sont vu plusieurs fois censurés par le réseau social.

Moullinex – Love Love Love

Plus qu’une simple vidéo, le clip du dernier titre de Moullinex, Love Love Love s’apparente à une réelle expérience socio-culturelle. C’est un panel de volontaires qui se présente devant la caméra, dans un cadre aseptisé et auquel une première question forte de sens est posée : Est-ce que la danse à un genre (masculin ou féminin) ? En voilà une colle ! Ne sachant pas que leurs réactions seront utilisées pour construire le clip final, les participants tentent d’y répondre, non sans hésitation. Mais très vite, une tendance se dégage, pourquoi mettre des barrières à une discipline et lui trouver un cadre restrictif ? Les questions se succèdent alors et semblent libérer toujours plus nos apprentis danseurs, s’abandonnant ainsi aux rythmes du morceau. Un bel hommage à la danse qui semble pouvoir constituer une réponse à tout, et surtout une grande bouffée de love (love love).

Hercules & Love Affair / Faris Badwan – Controller

Avis aux coulrophobes (phobiques des clowns), ce clip n’est pas forcément pour vous ! En effet, reprenant les codes de l’épouvante, Controller pourrait bien vous faire quelques frissons dans le dos. Ayant pour seul cadre une pièce rouge, les personnalités inquiétantes se succèdent… et se dédoublent. Une réelle volonté des directeurs artistiques qui expliquent avoir souhaité fusionner le concret et l’abstrait, tout comme le spirituel et l’absurde. C’est réussi et plutôt déstabilisant. Non sans rappeler le style de Depeche Mode ou de Scissor Sister, Hercules & Love Affair s’apprête à sortir son quatrième album le 14 juillet prochain.

Juveniles – Love Me For Ever (Yuksek Mix)

Un peu de provocation pour terminer, avec un clip rempli de sensualité par ailleurs. Présenté comme une « belly love » ou encore une « belle romance arrondie », Love Me For Ever met en scène deux femmes enceintes qui se rencontrent sans nul doute dans une salle d’attente. Dans un univers pop acidulé où la symétrie est poussé à son paroxysme, c’est une belle romance qui va naître sous nos yeux, vous l’aurez compris. Pour parfaire toutes les facettes de cette relation, même les plus osées, les dessins prennent la relève avec des métaphores oh combien bien pensées. Juveniles à souhaiter mettre l’amour et la douceur en avant, comme pour faire un pied de nez à l’intolérance et au jugement, c’est on ne peut plus réussi !